Par Jean-Denis Errard le vendredi 22 novembre 2024 – 09:18
Au Journal officiel du 20 novembre est parue une loi n° 2024-1039 du 19 novembre 2024 « visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale ». Des dispositions importantes concernent les copropriétés.
Dans la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles, cette loi modificative du 19 novembre insère deux nouveaux alinéas à l’article 26: L’assemblée des copropriétaires peut voter « d) La modification du règlement de copropriété qui concerne l’interdiction de location des lots à usage d’habitation autres que ceux constituant une résidence principale… en meublés de tourisme au sens du I de l’article L. 324-1-1 du code du tourisme ».
Ce qui signifie qu’à la majorité des copropriétaires représentant au moins les deux tiers des voix, une assemblée générale peut désormais interdire les locations de type Airbnb lorsqu’il ne s’agit pas de la résidence principale du copropriétaire, donc s’il s’agit d’un investisseur.
Si c’est la résidence principale du copropriétaire, rappelons que l’assemblée peut cependant voter une restriction ou une interdiction pour ce type de location à condition que celle-ci soit justifiée par la destination de l’immeuble (art. 9 de la loi de 1965). Ainsi une interdiction a été déclarée irrégulière dans une copropriété où l’exercice de professions libérales était admis dans la mesure où cette activité et cette location sont comparables en termes de nuisances sonores (Cass. 3e civ. 8 juin 2011, n°10-15.891).
Une activité non commerciale
Il est fréquent qu’un règlement de copropriété prévoit une occupation bourgeoise exclusive. Cette clause interdit-elle les locations de type Airbnb ? Non. La Cour de cassation a décidé récemment que les locations de ce type ne sont pas interdites par les règlements de copropriété prohibant les activités commerciales dans les parties privatives d’habitation (Civ. 3e, 25 janvier 2024 n° 22-21.455).
Restait entière la question de savoir si des copropriétaires exaspérés par les nuisances des aller-retour fréquents provoqués à toute heure par les touristes locataires pour des courts séjours pourraient proposer en assemblée générale une révision du règlement de copropriété pour prohiber les locations de courte durée. Une telle restriction à l’usage des lots privatifs se heurtait a priori à l’article 9 de la loi de 1965, une disposition selon laquelle le copropriétaire « use et jouit librement des parties privatives ». La loi n° 2024-1039 du 19 novembre 2024 règle cette question (interdiction possible pour les investisseurs).
Toutefois celle-ci comporte une tempérance : « La modification [du règlement de copropriété] ne peut être décidée que dans les copropriétés dont le règlement interdit toute activité commerciale dans les lots qui ne sont pas spécifiquement à destination commerciale. » Une restriction ambiguë puisque les locations courtes de type Airbnb ne sont pas par nature des activités commerciales.
Pour l’avenir, « les règlements de copropriété établis à compter de l’entrée en vigueur de la loi … mentionnent de manière explicite l’autorisation ou l’interdiction de location de meublés de tourisme » (nouvel article 8-1-1 de la loi de 1965).
Une nouvelle obligation
L’article L. 324-1-1 du code de tourisme, qui régit les locations à des touristes est complètement repensé. Désormais, et la loi est d’application immédiate, tout propriétaire d’un appartement ou d’une maison loué en meublé de tourisme doit, préalablement, et lui-même, faire une déclaration soumise à enregistrement auprès d’un téléservice national tenu par un organisme public qui va être mis en place. Cette déclaration n’est plus optionnelle selon les communes, elle devient obligatoire.
La déclaration indique si le meublé constitue la résidence principale du loueur, preuve à l’appui.
Concernant les copropriétés la nouvelle loi insère un article 9-2 dans la loi de 1965, qui prévoit que : « Lorsqu’un lot de copropriété fait l’objet de la déclaration [sur un nouvelle plateforme publique désormais prévue à l’article L. 324-1-1 du code du tourisme] le copropriétaire ou, par son intermédiaire, le locataire qui y a été autorisé, en informe le syndic. Un point d’information par le syndic relatif à l’activité de location de meublés touristiques au sein de la copropriété est inscrit à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale ».
Donc le syndic doit désormais être tenu informé dès mise en location de façon à informer à son tour l’assemblée des copropriétaires qui pourra décider d’autoriser ou d’interdire les locations saisonnières. A priori cette obligation nouvelle est d’application immédiate et donc les copropriétaires concernés sont tenus de se déclarer auprès de leur syndic.
Le maximum de 120 jours n’est pas modifié. Au-delà de 120 jours de location de sa résidence principale à des touristes, selon la décision de la commune, le propriétaire doit demander une autorisation au titre d’un changement d’usage du logement. Ce qui peut heurter la règlement de copropriété.
Cependant, sur décision motivée, la commune peut décider d’abaisser le nombre de jours maximal de locations de courte durée à 90 jours sur l’année (sauf obligation professionnelle, raison de santé ou cas de force majeure).
Clap de fin imminent pour le dispositif de défiscalisation Pinel (Crédits: Adobe Stock)
Entrée en vigueur en 2014, la loi Pinel qui permettait de défiscaliser sous conditions les investissements locatifs va prendre fin au 31 décembre 2024. Il reste donc très peu de temps aux investisseurs pour en bénéficier, d’autant qu’aucun autre dispositif de défiscalisation n’est prévu pour prendre sa suite.
Clap de fin imminent pour le dispositif Pinel
Le dispositif Pinel, qui permet d’investir dans l’immobilier en bénéficiant d’une réduction d’impôt sur le revenu vit ses dernières semaines.
En effet, il s’éteindra officiellement le 31 décembre 2024, ce qui signifie que pour en bénéficier, vous devrez avoir signé l’acte de vente au plus tard à cette date.
Une course contre la montre s’engage donc désormais pour les investisseurs de dernière minute qui veulent être sûrs de voir leur opération aboutir dans les délais impartis, d’autant qu’aucun autre dispositif de défiscalisation n’est pour le moment envisagé pour le remplacer.
Comment fonctionne la loi Pinel ?
Les derniers investisseurs à profiter du Pinel 2024 pour investir dans l’immobilier neuf peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu de 9% pour un engagement de location du logement de 6 ans, 12% pour neuf ans et 14% pour douze ans.
Le prix d’achat du bien destiné à l’immobilier locatif ne peut excéder 300.000 euros et le prix du mètre carré ne doit pas dépasser 5.500 euros.
En contrepartie de cet avantage fiscal, le bien doit être neuf et situé dans une zone tendue et le bailleur doit respecter certaines conditions de ressources pour ses locataires et appliquer une grille de plafonnement des loyers sur la durée à laquelle il s’est engagé (6, 9 ou 12 ans).
Le but du dispositif étant d’inciter l’acheteur à investir dans un bien immobilier neuf dans des zones où la tension locative est forte, tout en permettant aux ménages plus modestes de se loger à moindre coût.
En 2023, le Pinel Plus ou Super Pinel a fugacement fait son apparition, proposant une défiscalisation de 12%, 18% ou 21% à condition de respecter quelques conditions supplémentaires comme la situation du logement dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV) et un niveau élevé de performance énergétique, d’usage et de confort.
Le Pinel et le Pinel Plus n’ont finalement pas été reconduits et leur date de fin est fixée au 31 décembre 2024.
Un dispositif de défiscalisation au bilan mitigé
Dans son rapport publié le 5 septembre 2024, la Cour des comptes dresse un bilan mitigé de l’efficacité du dispositif Pinel.
Elle pointe avant toute chose son coût : le montant cumulé de défiscalisation est estimé 7,3 milliards d’euros pour la période de 2014 à 2023, montant qui devrait continuer à croître jusqu’à la fin des dernières périodes d’engagement locatif en 2038.
Plus globalement, la Cour des comptes pointe 40 ans d’incitation fiscale à l’investissement locatif, au cours desquels les dispositifs se sont succédés et ont créé «une forme de dépendance des promoteurs-constructeurs à ces dispositifs».
La Cour des comptes reconnait toutefois que le dispositif Pinel «semble avoir eu un réel effet volume» en contribuant à mobiliser l’épargne des particuliers vers le secteur du logement, sans pour autant qu’il soit possible de quantifier le nombre de logements construits grâce au Pinel, puisqu’aucun outil de suivi n’avait été prévu.
Enfin, elle estime que le Pinel a effectivement permis aux ménages modestes de se loger grâce au plafonnement des loyers imposés aux bailleurs pour pouvoir bénéficier de l’avantage fiscal, mais sans que cela ne permette de composer un parc pérenne de logements intermédiaires puisqu’à l’issue de leur période d’engagement, ni trouvant plus d’intérêt fiscal, de nombreux propriétaires-bailleurs ont tendance à déplafonner leurs loyers ou à revendre leur bien immobilier.
Après avoir dressé ce bilan mitigé du Pinel, la Cour des comptes recommande à l’avenir de doter tout nouveau dispositif de défiscalisation éventuel d’objectifs évaluables, d’outils de suivi et de procédures de contrôle.
Pour le moment, aucun successeur n’est prévu pour le Pinel, les pouvoirs publics préférant se tourner vers les investisseurs institutionnels pour remplacer les investisseurs particuliers.
Monter une société civile immobilière (SCI) afin de gérer ses biens locatifs présente de nombreux avantages successoraux. Les démarches sont simples. Nos conseils pour profiter au mieux de cette opération.
La SCI permet d’abord de transmettre son patrimoine à moindre coût fiscal. Elle est aussi utile pour prévenir d’éventuelles mésententes entre ses héritiers ou protéger son concubin d’un décès. De plus en plus de familles y recourent. Encore faut-il bien connaître ses règles de fonctionnement pour en profiter au mieux de ses intérêts et de ceux de ses proches.
Statuts de la SCI
Faites appel à un notaire ou à un avocat pour bien verrouiller le contrat. Contrairement à ce que l’on pense, créer une SCI n’est pas très compliqué. La principale formalité consiste à rédiger les statuts. Il s’agit pour les futurs associés, c’est-à-dire les membres de la famille inclus dans le projet, de prévoir les règles de gestion qui s’imposeront à eux (modalités de revente des parts, dates de tenue des assemblées…), sans oublier de définir le rôle exact du gérant de la SCI (souvent un des parents) vis-à-vis des tâches administratives à effectuer, telles que la sélection des locataires, l’encaissement des loyers, l’entretien des locaux ou l’établissement des bilans comptables.
Vous pouvez vous inspirer des statuts de SCI types disponibles sur Internet. Mieux vaut cependant opter pour du sur-mesure, car chaque projet est unique. La solution est alors de passer par un notaire ou un avocat spécialisé en droit immobilier, sachant que leur intervention n’est pas donnée : tablez entre 2 000 et 3 000 euros de frais selon l’importance du dossier à traiter. Une fois les statuts de la société rédigés, il ne restera plus qu’à les rendre publics en les déposant au tribunal de commerce.
Fonctionnement
Certaines obligations comptables peuvent être confiées à un professionnel. La bonne marche d’une SCI doit nécessairement être assurée par un gérant, le plus souvent l’un des parents. Il décidera librement de tout ce qui a trait à la gestion du bien (les enfants n’auront pas leur mot à dire). Mais c’est une charge de travail assez lourde, dont il faut bien quantifier le contenu dès le départ et, éventuellement, le niveau de rémunération.
Plusieurs tâches doivent en effet être assumées par ce gérant : recherche des locataires, rédaction des baux, répartition des charges, entretien des locaux… Il y a aussi du travail à faire sur le plan comptable, comme le suivi des relevés bancaires, des chèques émis et des loyers perçus. Sans oublier les obligations sociales : convocation des associés et tenue des assemblées, envoi des procès-verbaux… Au besoin, certaines de ces tâches pourront être sous-traitées à un expert-comptable.
Transmission
Vos parts se donneront aisément et avec un joli bonus fiscal. La division d’un logement en parts sociales permet de donner des parts en franchise d’impôts jusqu’à v euros par enfant (soit l’abattement légal entre parents et enfants, renouvelable tous les quinze ans). Mais, outre le fait que cette donation peut se faire à l’euro près, de manière à optimiser le dispositif (chose impossible à réaliser avec un bien classique), au-delà du montant de 100 000 euros, les parts supportent des droits moins élevés que dans le cas d’une transmission en direct. En effet, divisé en parts sociales, le logement perd 15% de sa valeur du fait de sa moindre liquidité.
Notez aussi qu’en matière d’impôt sur la fortune immobilière (IFI), et pour la même raison, un tel bien bénéficie d’un abattement de 10%.
Impôts
Optez pour le régime de la taxation des revenus si vous investissez sur le long terme. Concernant l’imposition des revenus de la SCI, vous avez le choix : opter pour l’impôt sur les sociétés afin d’alléger la ponction (15% jusqu’à 42 500 euros). Mais attention à la revente : la plus-value, imposée comme les loyers, est calculée en réintégrant les amortissements réalisés (2 à 3% du prix d’achat ont pu être déduits chaque année des bénéfices de la SCI), et sans aucun abattement pour la durée de détention. Si les biens prennent beaucoup de valeur, attendez-vous à une note salée !
Le régime de l’impôt sur le revenu (seconde option) est généralement moins attractif pour les loyers encaissés, mais il est plus intéressant pour la plus-value : 19% de taxe et 17,2% de prélèvements sociaux, sachant qu’avec les abattements légaux l’exonération totale sera acquise respectivement au bout de vingt-deux et trente ans. A privilégier si on investit dans la pierre sur le long terme.
Un mauvais plan pour les couples mariés ou pacsés
Contrairement aux concubins, les couples mariés ou pacsés qui souhaitent se protéger mutuellement n’ont pas intérêt à acheter leur résidence principale via une SCI. En cas de décès, vis-à-vis des héritiers, le survivant perdrait alors le droit de jouissance du bien auquel il peut habituellement prétendre. Il ne pourrait pas non plus en obtenir l’attribution préférentielle. A éviter, donc, d’autant qu’au sein d’un couple marié ou pacsé, l’achat sous le régime classique de l’indivision n’a rien de pénalisant : les biens légués au survivant sont exonérés d’impôts.
Découvrez les récents changements du statut LMNP dans le projet de Loi de Finance 2024 et leurs impacts sur les investisseurs immobiliers.
LP Promotion 04/04/2024 à 09:30
Pour de nombreux investisseurs en immobilier locatif, notamment sous le régime LMNP(Loueur en Meublé Non Professionnel), l’année 2024 s’annonce particulièrement cruciale. Et pour cause, la Loi de Finance 2024, validée par le Conseil constitutionnel le 28 décembre dernier, apporte son lot de changements significatifs à ce régime.
Découvrez sans plus tarder les modifications apportées par la Loi de Finance 2024 pour le statut LMNP et ses conséquences sur l’investissement locatif de demain.
Rappel : définition du statut LMNP
En vigueur depuis 1949, le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) est un régime fiscal qui s’applique aux bailleurs non-professionnels qui louent des biens meublés. Bien que certaines conditions soient requises pour être éligible, cette option est accessible par tous les contribuables français qui souhaitent avoir un complément de revenusou préparer leur retraite.
Les critères d’éligibilité sont les suivants :
Le bien loué doit être équipé de meubles en quantité suffisante pour permettre au locataire d’y vivre normalement (literie, meubles de rangement, ustensiles de cuisine, etc). La liste précise des biens obligatoires est disponible sur le site du service public ;
Le plafond de revenus annuels ne doit pas excéder 23 000 €, ou moins de 50 % du revenu global du foyer fiscal ;
Le propriétaire ne doit pas être inscrit au registre du commerce et des sociétés (RCS) en tant que loueur de meublé professionnel (LMP).
Les revenus générés par l’activité LMNP sont soumis à l’imposition dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), avec le choix entre deux régimes fiscaux : le micro-BIC, permettant un abattement de 50 %, et lerégime réel, qui autorise l’amortissement du bien.
Enfin, le statut LMNP convient à différents types de biens, dont les résidences de services et les biens classiques, qu’ils soient neufs ou anciens.
Projet de Loi de Finances 2024 : quels changements pour le statut LMNP ?
Le Projet de Loi de Finances 2024, adopté en première partie en octobre 2023, a pour objectif de résoudre la crise du logement en favorisant les résidences principales.
Dans le cadre de cette loi, deux modifications majeures sont prévues pour les LMNP.
Fin du seuil spécifique micro-BIC
Le premier changement prévu dans l’amendement adopté par le gouvernement concerne la suppression du seuil de chiffre d’affaires spécifique ainsi que du taux d’abattement propre aux meublés classés de tourisme en régime micro.
Autrement dit, davantage de propriétaires pourraient dépasser le seuil, les soumettant ainsi au régime réel d’imposition. Cela peut s’avérer plus contraignant sur le plan administratif et fiscal.
Réintégration des amortissements au calcul de la plus-value
La Loi de Finances 2024 prévoit également d’inclure de nouveau les amortissements dans le calcul de la plus-value pour les locations de courte durée.
Jusqu’ici, les loueurs en meublé non professionnels profitaient du régime des plus-values immobilières des particuliers. Selon ce régime, la plus-value imposable était déterminée par la différence entre le prix de cession et le prix d’acquisition du bien immobilier, sans prendre en compte les amortissements déduits.
Cette réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value, introduite par la loi, pourrait entraîner une augmentation notable de l’impôt à payer lors de la revente.
PLF 2024 : Quelles conséquences pour les propriétaires ?
Ces modifications ne sont pas sans conséquence pour les propriétaires de biens locatifs exploités sous le régime LMNP.
En effet, la suppression du seuil spécifique du régime micro-BIC appliqué aux meublés de tourisme se traduit par une hausse de la base imposable pour les propriétaires. Cette augmentation découle de la réduction du taux d’abattement forfaitaire pour frais, passant de 71% à 50%. En conséquence, les propriétaires se retrouvent avec un revenu imposable plus élevé, susceptible d’entraîner une hausse de l’impôt sur le revenu à verser.
Mais ce n’est pas tout. Lors de la revente d’un bien sous le régime LMNP, la réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value pourrait également avoir des répercussions importantes sur l’impôt à verser.
Afin de pallier cela, plusieurs solutions s’offrent aux propriétaires de ces biens locatifs sous le régime LMNP. Par exemple, passer au régime réel d’imposition ou dans une SCI à l’IS permettrait de profiter d’une fiscalité plus avantageuse. À vous d’étudier la solution la plus avantageuse en fonction de votre situation !
Les loueurs de meublés de tourisme non classés sont autorisés par l’administration à ne pas appliquer la mesure de durcissement des règles d’imposition des revenus de 2023 issue de la loi de finances pour 2024.
Loi 2023-1322 du 29-12-2023 art. 45 ; BOI-BIC-CHAMP-40-20 n° 55 du 14-2-2024
Par Sophie KONCINA
1. L’article 45 de la loi de finances pour 2024 a aménagé les règles d’imposition au régime micro-BIC prévu à l’article 50-0 du CGI des loueurs de meublés de tourisme à compter de l’imposition des revenus de 2023.
La rédaction de cette mesure, qui touche à la fois les loueurs de meublés de tourisme classés et non classés, a suscité de nombreuses interrogations. C’est en effet par « erreur » selon les termes du Gouvernement que cette a mesure a été adoptée.
Par une mise à jour de la base Bofip en date du 14 février 2024, l’administration retient une mesure de faveur pour l’imposition des revenus de 2023.
2. L’article 45 de la loi de finances pour 2024 a durci les règles d’imposition au régime micro-BIC applicables aux loueurs de meublés de tourisme non classés. La limite d’application du régime micro-BIC a ainsi été abaissée de 77 700 € à 15 000 € et le taux de l’abattement forfaitaire applicable a été également abaissé de 50 % à 30 %.
Compte tenu de l’entrée en vigueur de ce durcissement, les loueurs de meublés de tourisme non classés ne relèvent plus en principe de plein droit du régime micro-BIC en 2023 si le chiffre d’affaires hors taxe réalisé en 2022 et 2021 est compris entre 15 001 € et 77 700 €.
L’administration souligne que cette modification, qui entraîne le basculement des contribuables concernés vers un régime réel d’imposition, impose de reconstituer a posteriori une comptabilité commerciale pour l’année 2023. Afin de limiter les conséquences d’une application rétroactive de cette mesure, elle admet cependant que les loueurs de meublés de tourisme non classés peuvent continuer à appliquer aux revenus de 2023 les dispositions de l’article 50-0 du CGI dans leur rédaction antérieure à l’article 45 de la loi de finances pour 2024 (BOI-BIC-CHAMP-40-20 n° 55).
Les ventes d’appartements neufs éligibles au régime de défiscalisation Pinel dégringolent. Et pourtant, il y a encore quelques bonnes affaires à réaliser avec ce dispositif qui disparaîtra fin 2024.
Le clap de fin approche pour le Pinel, avec une échéance prévue au 31 décembre 2024. On connaît depuis longtemps la date de fin programmée du dispositif Pinel, destiné aux particuliers qui investissent dans l’immobilier neuf à louer. Le mécanisme est le suivant : en achetant un appartement neuf, puis en proposant à la location – avec un loyer plafonné – sur une durée de 6, 9 ou 12 ans, le propriétaire bénéficie d’un fort avantage fiscal. Cette réduction d’impôt, lissée sur toute la durée du dispositif, est proportionnelle au prix d’achat du logement. Elle correspond, en 2024, à 9% du prix du bien si celui-ci est loué 6 ans, à 12% s’il est loué 9 ans et à 14% s’il est loué 12 ans.
Jugé trop coûteux pour les finances publiques par Bercy, les avantages fiscaux du Pinel ont été visés par deux coups de rabot successifs : le premier en 2023, le second en 2024. Pour ne rien arranger, les acquéreurs ont subi de plein fouet la remontée brutale des taux de crédit l’an passé. Celle-ci a amputé considérablement le pouvoir d’achat des candidats à l’investissement locatif, et particulièrement dans le neuf. Ces logements se révèlent en effet souvent, par nature, plus chers que les biens anciens.
Une dégringolade des ventes de logements Pinel
Résultat : les ventes aux particuliers de logements éligibles à l’investissement Pinel ont dégringolé depuis un an. Au quatrième trimestre 2023, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) comptabilise ainsi seulement 3 800 logements neufs vendus à des investisseurs locatifs particuliers. Les chiffres, cataclysmiques, parlent d’eux-mêmes. Les promoteurs comptaient encore 8 700 investissements locatifs Pinel au quatrième trimestre 2022, et 13 600 au quatrième trimestre 2021. «Nous faisons face à un choc de la demande», résume Pascal Boulanger, le président de la FPI.
Et pourtant. Du côté des gestionnaires de patrimoine, on croit encore aux vertus de l’investissement Pinel. Et cela, pour plusieurs raisons. «Certes, avec la hausse des taux de crédit, une partie de nos clients renoncent à investir dans l’immobilier neuf. Mais l’appétence pour le Pinel reste encore là, notamment parce qu’il permet de réduire son imposition», décrit Mylène Chartrou, la directrice générale de Stellium Immobilier, groupe de gestion de patrimoine spécialisé dans l’immobilier locatif.
Une rentabilité autour de 3%
Car oui, l’investissement locatif Pinel conserve encore deux vertus, aux yeux de la spécialiste. D’une part, il offre la possibilité de se constituer un patrimoine à crédit – tout comme d’autres types d’investissement immobilier. D’autre part, il permet de réduire son imposition grâce au mécanisme de défiscalisation, tout en préparant de futurs revenus. «L’objectif pour nous est souvent de permettre à nos clients de préparer une rente pour leur retraite. Nous conseillons alors de transformer le logement Pinel, à l’issue de la période de défiscalisation, en un investissement locatif à loyer non plafonné», conseille ainsi Mylène Chartrou.
Mais attention : la rentabilité d’un investissement Pinel, aujourd’hui, reste relativement modeste, en raison des prix de vente élevés des logements neufs et des loyers plafonnés sur une certaine durée. «La rentabilité de l’investissement locatif Pinel peut tourner autour de 3%», décrit la directrice générale de Stellium Immobilier. «Néanmoins, il ne faut pas oublier que la rentabilité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain. Les loyers progressent avec le temps», anticipe-t-elle.
Par ailleurs, les promoteurs immobiliers – en grande difficulté financière – se montrent aujourd’hui enclins à accorder des ristournes sur les prix de leurs logements à vendre. Dans de nombreuses régions, Stellium immobilier explique obtenir des baisses de prix comprises entre 3 et 4% pour les logements éligibles à l’investissement Pinel. «Le Pinel reste un produit d’opportunité», conclut Mylène Chartrou. À condition, toutefois, de respecter la règle la plus importante à tout investissement immobilier : choisir avec soin un emplacement attractif pour les futurs locataires, c’est-à-dire a minima proche d’un centre économique dynamique et d’un réseau de transports.
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